un peu d'histoire

Notre région est englobée dans le royaume de Provence Bourgogne. Loin du pouvoir central, la
région est aux mains de grands seigneurs laïcs et surtout des princes épiscopaux.

Au début du XIe siècle le comté de Vienne, ainsi que le Sermorens auquel appartient le territoire de Bocsozel est donné par Rodolphe III dernier roi de Bourgogne à sa femme Hermengarde. Il s'étend de la plaine de La Bièvre à l'Ouest à la vallée de l'Isère au Sud jusqu'à la plaine du liers au Nord, limité à l'Est par le massif de Chartreuse. Territoire clef pour le contrôle des différents accès vers Grenoble, Lyon, Vienne et Chambéry.

Ermengarde retrocède le comté de Vienne et de Sermorens à Buchard l'évêque de Vienne qui inféode le nord du Viennois et le Sermorens au Comte de Savoie Humbert aux mains Blanches. Le sud à Guigues qui prend le nom de Dauphin.

 Dès l'an mil le château de Bocsozel est aux mains de la maison de Savoie. Cette minuscule enclave savoyarde au coeur des possessions delphinales prit une importance et une étendue proportionnelle à la haine qui habita dauphinois et savoyards pendant de longs siècles.  Le château devint le repaire des ennemis savoyards implantés en plein pays viennois. La politique des Dauphins étaient de récupérer ce territoire qui semblait compléter naturellement le Dauphiné. Les Bocsozel souffrirent de ces multiples guerres. Le château fut souvent assiégé et on trouve encore dans le sol des projectiles

Cette famille s'employa à accroître et multiplier le nombre de seigneuries. Leur patrimoine s'agrandit autour du château, en Savoie, et dans la Drôme . Leur politique matrimoniale leur a permis d'acquérir d'autres biens allodiaux et droits seigneuriaux, renforçant ainsi leur puissance. Leur position leur permettait d'être les arbitres de conflits pour le comte de Savoie et pour le Dauphin.

Elle tenta de maintenir son importance en prêtant hommage tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre ou bien encore en se réfugiant dans la vassalité de l'archevêque de Vienne en acquérant ainsi de hautes dignités.

Les Bocsozel étaient de grands guerriers. Ils étaient soit aux combats, soit en croisades. Toutes ces guerres coûtaient très cher et vers 1250 ils furent obligés d'hypothéquer des terres pour se procurer du numéraire. 

Philipe archevêque de Lyon hérite du titre de Savoie et veut récupérer ses terres. Il craint que les Bocsozel gagnent encore en autonomie et il met en place une véritable politique de rachat de terres, de moulins à la Cote-St-André où il fait construire un château et transférer le mandement. Le site deBocsozel est confié à un viguier et perd tout rôle militaire et politique.

Toutefois la famille qui s'est subdivisée en six branches  (les seigneurs de Montgontier, les seigneurs d'Eydoche, les seigneurs d'Eclose, les seigneurs de la Bâtie-Gillonnay et de Charly en Lyon, les seigneurs de Maubec, les seigneurs de Gières) conserve un certain nombre de possession dans le mandement.

Le déclin du lieu s'est surtout accéléré avec le traité de 1355 mettant fin aux guerres delphino-savoyardes. N'ayant plus besoin de protection et devant l'exéguïté du bourg castral tous les habitants sont descendus s'installer autour du prieuré où il y avait déjà quelques maisons. Seuls les derniers maîtres du territoire résidèrent dans les deux tours.

En 1428 le roi Charle VII ordonne que les impôts prélevés par les seigneurs pour l'entretien de leur maison forte soient supprimés. Cette mesure acheva la ruine de Bocsozel. Faute d'entretien les toitures s'effondrèrent, les murailles rongées par les gelées s'écroulèrent....